Les Oeuvres spirituelles de monsieur de Bernières Louvigni, ou Conduite assurée pour ceux qui tendent à la perfection. Divisée en deux parties...

EXTRAIT DU PRIVILEGE DU ROY.

PAR grace & Privilege du Roy, il est permis à Dame & devote religieuse Jourdaine de Bernieres, Fondatrice du Couvent des Ursulines de Caën, de faire imprimer, vendre & debiter par tel Libraire ou Imprimeur que bon luy semblera, Les Ouvrages, Escrits, Lettres, & Traitez, faits par feu Sieur de Bernieres Louvigni son frere, conjointement ou separément, & ce pendant le temps de cinq années, à commencer du jour que chaque volume sera parachevé d’imprimer, & défenses sont faites à toutes personnes de quelle qualité & condition qu’elles soient, dans toute l’étendue de son Royaume, d’imprimer, faire imprimer, acheter, vendre ou distribuër d’autres exemplaires que de ceux de ladite Exposante, ou de ceux qui auront droit d’elle, sous les peines portées plus amplement par le Privilege. Donné à Saint Germain en Laye le 16. Jour de Juin l’an de grace 1669. & de nostre Regne le vingt-septiéme.

                                                             Par le Roy, NOBLET.

Registré sur le Livre de la Communauté des Imprimeurs & Marchands Libraires de Paris, suivant & conformément à l’Arrest de la Cour de Parlement, du 8. Avril 1653. Aux charges & conditions énoncées aux presentes Lettres, le 16. Juin 1670. LOUÏS SEVESTRE, Syndic.

Et ladite Dame Jourdaine de Bernieres, Religieuse & Fondatrice du Couvent des Ursulines de Caën, a cedé & transporté son dit Privilege au R. P. Robert de S. Gilles Religieux Theologien, & Predicateur de l’Ordre des Minimes de la Province de France, le 16. Janvier 1670. Lequel dit R. P. de Saint Gilles Minime l’a cedé avec la permission de ses Superieurs, au Sieur Claude Cramoisy Marchand Libraire à Paris, pour en jouïr suivant & conformément à l’accord faite entre eux le onziéme Juin 1670.

Achevé d’imprimer pour la première fois le 4. Novembre 1670.

                                                                                          APPRO.

APPROBATIONS DES DOCTEURS DE SORBONNE

Approbation de Monsieur Loisel Docteur en Theologie de la Maison & Société de Sorbonne, Chancelier de l’Eglise & Université de Paris, & Curé de Saint Jean.

L’AUTEUR pieux de ces ouvrages a vescu dans le monde comme hors du monde, il est demeuré longtemps inconnu sous le nom du Chrestien Interieur, & Dieu l’a fait sentir à plusieurs ames, qui sans le connoitre, ont admiré sa manière de penser & d’écrire les choses spirituelles. Ouvrez & lisez ce qu’un Religieux, & precieux ami donne au public, sous une double distribution de Maximes, & de Lettres, pour les trois voyes qui menent à Dieu ; & vous avouërez que la seule raison de l’homme n’en a pu donner la lumiere ni la conduire, & que l’onction de l’esprit a deu l’enseigner. Je l’ay leu exactement, & suavement gousté, & je ne puis par mon approbation luy procurer une plus grande recommandation que celle qu’il peut acquérir par ses regles de perfection & d’oraison. J’y souscris pourtant avec reconnoissance & confiance pour l’utilité que j’en espere dans l’Eglise. Il ne contient rien qui ne soit conforme à la vraye foy, & aux bonnes mœurs, il se reduit à l’un necessaire, dont JESUS CHRIST dans l’Evangile a parlé à Marthe pour appaiser le trouble de son ministere, & qu’il a attribué à Madelaine comme la meilleure part qu’elle avait choisie, & qui ne luy feroit jamais ostée. Fait à Paris ce 6. Octobre 1670.

                                                                                          LOISEL.

JE soussigné Docteur & Professeur en Theologie de la Société de Sorbonne, certifie avoir leu un livre intitulé, Les Œuvres Spirituelles de Monsieur de Bernieres Louvigni, & n’y avoir rien trouvé de contraire à la foy, ni aux bonnes mesures. En foy de quoy j’ay signé, ce 7. Octobre 1670.

                                                                                          M. GRANDIN.

Approbation de Monsieur Mallet, Docteur de la Maison & Société de Sorbonne, Chanoine & Archidiacre en l’Eglise de Rouën, & Vicaire general de Monseigneur l’Archevesque de Rouën, Primat de Normandie.

LE livre du Chrestien Interieur a receu tant d’applaudissement dans toute la France & dans les païs étrangers, qu’il semble que celuy-ci qui porte pour titre, les Œuvres Sprituelles de Monsieur de Bernieres Louvigny, n’auroit point besoin d’une approbation particulière, & que ce serait assez pour luy donner le crédit qu’il merite, de declarer aux Lecteurs que l’un & l’autre sont sortis de la mesme plume, & qu’ils sont les ouvrages d’un mesme Auteur. Il est à croire que toutes les personnes de pieté qui ont receu le premier avec tant d’accueil, liront encore celuy-ci avec beaucoup d’inclination : & je les puis assurer que non seulement ils n’y verront rien qui soit contraire à la foy ou aux bonnes mœurs ; mais qu’ils y trouveront des maximes tres-chrestiennes & des principes admirables d’une tres-parfaite sainteté. La diction en est facile & fort intelligible, mais neantmoins fort eloquente ; j’entends parler de l’eloquence du ciel, car elle est toute remplie de l’onction de l’Esprit de Dieu, & elle a la vertu du langage des Saints qui touche les cœurs, lorsqu’il frappe les sens. C’est le témoignage que je me sens obligé de luy rendre, aprés en avoir fait la lecture avec beaucoup de soin. Fait à Rouën ce I. Novembre 1670.

                                                                                          C. MALLET.